IN PULVEREM REVERTERIS LA FABRIK
RETURN
TO DEATH
D’après
la Cerisaie de Tchekhov
Laboratoire
expérimental d’une déchéance annoncée pour six acteurs, une contorsionniste,
deux fantômes et deux chiens
Conception et réalisation du
projet
Angela Konrad
Assistanat à la mise en scène
Steve Giasson
Avec
Stéphanie Cardi, Julie
Choquette, Philippe Cousineau,
Marc-André Goulet, Marie-Laurence Moreau, Gilles Provost, Dominique Quesnel
Textes
La Cerisaie d’A.P. Tchekhov et des textes de
Jean Baudrillard, William
Shakespeare, Katherine Mansfield, Marilyn Monroe
Sixtoo, Bach, Mozart, Amy Winehouse
Partenaires
actuels : L’Usine C, Montréal et le Théâtre des Bernardines, Marseille
Peut-être,
croyons-nous seulement exister, mais en réalité nous n’existons pas. Lioubov, La Cerisaie
Tchekhov
savait qu’il allait mourir en écrivant La
Cerisaie un an avant la révolution de 1905.
Return to death cherche à révéler la face
cachée de cette œuvre qui manipule notre inconscient depuis longtemps.
Le
projet porte dans son titre, Return to
death, une hypothèse: le retour de Lioubov à la cerisaie est de prime abord
un retour à l’enfance pour se révéler
finalement un retour à la mort. L’armoire de la chambre des enfants crachent
les fantômes de la vie de Lioubov: sa mère morte, son enfant noyé. La
lignée est réduite à sa dimension spectrale, le froid inhabituel pour la
saison, le brouillard, l’aube en pleine nuit sont les signes distinctifs d’un
temps détraqué...
La stérilité
de la cerisaie est l’œuvre d’une volonté : laisser mourir un monde dont on
n’a plus les moyens. On a beau à crier après les domestiques, ils sont déjà en
train de s’armer pour 1905.
Il
faut alors faire exploser le samovar, débarrasser La Cerisaie de son fratras folklorique, des imitations en tout
genre, des jolies danses et des chants larmoyants. Il faut en finir avec ces
actrices qui, en buvant du thé, font de Lioubov une sainte alliée de la
ménopause galopante ainsi que de ses acteurs qui s’appuient sur Stanislavski et
ses théories sur la construction du personnage pour boire de la vodka sur scène
et pour mettre la main aux fesses des actrices en coulisses.
Comme
le dit si bien Françoise Morvan, co-traductrice avec A. Markowicz de La Cerisaie :« (…) il est le don laissé à chaque spectateur d’oublier la pièce
pour ne se souvenir que de configurations personnelles similaires: d’y
lire l’enfermement dans l’enfance , la façon de se laisser envahir par sa mort,
de jouer perdant, sans rapport avec le monde et toujours sur le mode de « comme
si » » .